Cet article reprend le texte de la vidéo que vous pouvez trouver sur Youtube et Peertube.

Le lien vers la chaîne :
Peertube : https://tube.kher.nl/c/mangayoh_channel/videos?s=1
Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCImVxjIl3rIEoQIqeDIvKfA/videos

Salut, et bienvenue sur la première d’une série de 3 vidéos où on va parler des questions de sexisme.
Pour cette première sur le genre, je serai accompagné de Lyla, avec qui on a écrit la vidéo, et qui a également fait de superbes schémas que vous allez bientôt découvrir.

Pour commencer, et comme vous l’avez vu sur le titre, on va critiquer une certaine notion, celle de théorie du genre.
Pourquoi critiquer cette théorie, hé bien tout simplement parce qu’elle n’existe… pas.

Le terme de « théorie du genre » est d’abord utilisé par les détracteurs des études sur le genre, et surtout ceux qui n’apprécient pas trop les mouvements féministes et LGBT. Le terme est ensuite entré dans le langage courant pour désigner les études sur le genre, mais je trouve problématique d’utiliser ici le terme de théorie, pour les raisons qu’on va évoquer :

Ce terme de théorie laisse penser qu’on peut regrouper toutes les études qui s’intéressent au genre et les réfuter comme si c’était un tout uniforme, sauf que d’une part ces études ne sont pas homogènes, il y a une grande diversité de conclusions qui peuvent d’ailleurs se contredire. Et d’autre part, le genre n’est pas une théorie mais un concept, et la nuance est importante. Un concept n’est pas vrai ou faux, il sert juste à définir et représenter certaines choses.

Le genre peut en effet désigner différentes réalités, qu’on va développer dans cette vidéo, et qui peuvent être étudiées à travers des études sur le genre. Ces études peuvent être critiquées individuellement – si elles ont des biais méthodologiques par exemple – mais on ne peut pas rejeter en bloc toutes les études sur le genre en réfutant la théorie du genre puisque celle-ci n’existe pas.

SEXE, GENRE, EXPRESSION DE GENRE, TRANSIDENTITÉS…

Le concept de genre sert à différencier l’identité sociale du corps biologique. Biologiquement, on peut distinguer les personnes sur la base de divers critères, comme les attributs sexuels, la morphologie, la pilosité, les hormones, les gamètes, les chromosomes, et ainsi de suite. Ces critères permettent de catégoriser les gens – plus ou moins précisément – en mâles ou en femelles. Mais quel que soit le ou les critères biologiques choisis, il n’est pas possible de classer toute la population dans les catégories mâle/femelle sans qu’il n’y ait d’ambiguïté, comme le montre très bien Tzitzimitl dans cette vidéo. Il y aura toujours des gens “au milieu” ou qui possèdent simultanément des éléments biologiques de chaque catégorie, et qu’on ne peut donc pas placer dans ce découpage binaire. On parle alors de personnes intersexes, des personnes qui sont encore aujourd’hui invisibilisées.

Traditionnellement, ces éléments biologiques – et en particulier le sexe – vont nous mener à classer les nouveaux nés dans les groupes homme ou femme. C’est ce qu’on appelle le genre attribué à la naissance.

Mais dans la vie de tous les jours, on ne regarde pas les organes génitaux des gens pour savoir dans quel groupe les classer. Non, on se base sur ce qu’on appelle l’expression de genre. C’est-à-dire les vêtements, la coupe de cheveux, la façon de parler, le comportement,… adoptés par les individus. Précisons que certains éléments qui relèvent de la biologie, comme la pilosité, la poitrine, la voix, la musculature, etc. participent aussi à l’expression de genre. On a donc ici un mélange de biologie et de comportement social, les deux pouvant d’ailleurs être dépendants. On peut par exemple choisir de s’épiler – ou non -, ou choisir de développer sa masse musculaire, ce qui va avoir une influence sur notre expression de genre. 

De fait, dans la société, l’usage des termes “hommes” et “femmes” ne se limite pas à de simples observations biologiques : ils vont aussi se référer à la manière de se comporter des personnes, à leurs interactions sociales, leurs goûts, leurs vêtements, et une multitude d’autres choses. Ils vont se référer à cette fameuse expression de genre

Plus exactement, ces termes “hommes” et “femmes” désignent des catégories construites socialement, relatives à un ensemble de caractéristiques, qui vont au-delà du biologique. On parle alors de catégorie ou groupe politique de genre. Ensuite, les individus vont s’identifier – ou non – à ces catégories, et en fonction, définir leur identité de genre.

On peut se référer à ce schéma explicatif pour plus facilement les appréhender. On récapitule : on a un corps biologique, qui détermine si une personne est mâle, femelle, ou intersexe. On a l’expression de genre, qui désigne ce qu’on renvoie physiquement et dans nos attitudes, ce qui influe sur la façon dont les autres nous perçoivent, avec d’un côté la masculinité et de l’autre la féminité. Et entre les deux, on parle de personne androgyne. Ensuite on a l’identité de genre, qui consiste à s’identifier comme homme, femme, autre, ou aucun. Et pour finir on a l’attirance sexuelle et l’attirance romantique, qui désignent par qui on va être attiré·e – ou pas – sur le plan romantique et/ou sexuel.

On peut donc, sur le plan psychologique, distinguer le genre comme une identité sociale dans laquelle les individus se reconnaissent, et qui n’est pas forcément identique à l’identité qu’on leur a attribué à la naissance sur la base de leur sexe.
Le terme de genre permet alors de mettre en avant l’existence de la transidentité, qui est le fait de s’identifier à un genre autre que celui qu’on nous a attribué à la naissance. Donc une personne transgenre, ça peut être par exemple une personne qui s’identifie homme ou non binaire, bien qu’elle soit née avec une vulve. Et on parle de personne cisgenre pour désigner celles qui s’identifient à leur genre attribué à la naissance. 

Et précisons que la transidentité en elle-même n’est pas un trouble. En psychologie, on considère que ça devient un trouble uniquement lorsque la différence entre l’identité de genre, et certaines caractéristiques physiques ou attentes sociales, provoque un mal être très important, avec par exemple de l’anxiété ou de la dépression.
C’est là qu’on parle de dysphorie de genre. Et il est parfois nécessaire pour la personne de passer par un changement d’apparence physique, par chirurgie, par traitement médicamenteux, et/ou par des méthodes non invasives, comme un changement de vêtements ou de coiffure, du maquillage, etc. Ces changements peuvent favoriser la correspondance entre l’identité de genre de la personne et les stéréotypes de genre, et ainsi, diminuer ou supprimer cette dysphorie.

On pourrait se demander comment les gens en arrivent à se construire une identité de genre, c’est un sujet sacrément complexe qui mêle des hypothèses biologiques, psychologiques, sociologiques, etc, et cette question est encore loin d’être tranchée. Je vous renvoie vers deux vidéos vraiment top là-dessus sur la chaîne psykocouac.
Bon et comme souvent sur la chaîne, après avoir brièvement parlé du versant individuel, on va surtout aller du côté politique.

Je ne sais pas à quel point le biologique peut ou non avoir une influence sur la construction du genre chez un individu, mais on peut affirmer qu’au moins une très grande partie de cette construction est très déterminée par le contexte social, comme on va le voir de suite.

LE GENRE : UNE CONSTRUCTION SOCIALE


Dans la société, on traite les gens différemment suivant s’ils sont considérés comme des hommes ou comme des femmes, sans considération de leur identification individuelle. Au-delà de l’identité personnelle, on peut donc parler du genre comme une catégorisation sociale des individus, avec les groupes politiques “hommes” et “femmes”, qu’on a vu tout à l’heure. Et qu’importe si vous vous identifiez homme, femme, ou autre, la société vous considérera comme homme ou femme suivant ce que vous renvoyez.
Comme on utilise ces termes homme et femme, non plus seulement pour désigner des différences sexuelles, mais pour désigner des rôles sociaux et des traits de personnalité, on va avoir des attentes envers les gens, selon le groupe dans lequel on les classe. On attendra par exemple d’une femme qu’elle soit douce et patiente, et on lui reprochera de s’énerver. Inversement, on attendra d’un homme qu’il soit fort et courageux, en lui reprochant sa “lacheté” ou sa “faiblesse” s’il ne montre pas ces caractéristiques là.

Autrement dit, un homme, dans nos représentations sociales actuelles, c’est pas juste quelqu’un avec un pénis ou des chromosomes XY. Un homme c’est censé être quelqu’un de combatif, de protecteur, de viril, là où une femme doit être plus empathique ou émotive.

Ce procédé d’inférer des caractéristiques de personnalité, ou de comportement sur un terme qui renvoie à quelque chose de biologique, c’est ce qu’on appelle de l’essentialisme : on infère des caractéristiques à des individus ou à des groupes, comme s’il y avait une essence de ce qu’ils sont.
On peut expliquer l’essentialisme avec l’exemple du concept d’humanité. Il y a une essence de ce qu’est un humain. On dit par exemple qu’on peut perdre son humanité, être inhumain, alors que si on restait sur le plan biologique, si on est un humain, on le reste, on peut pas le changer. On voit donc comment un terme à la base biologique peut devenir essentialisant en inférant des caractéristiques qui elles ne sont plus uniquement biologiques. “L’humanité” devient alors une catégorie sociale, un groupe politique, en opposition à celui “d’animalité”.
Et c’est la même chose avec le genre, on a attribué à des termes désignant d’abord un sexe biologique, une essence qui n’est plus de l’ordre du biologique, et donc là encore on établit une catégorie sociale. A partir du moment où ces groupes sont essentialisés, et qu’une femme est comme ci ou comme ça, alors les comportements deviennent genrés, c’est-à-dire associé à un genre. C’est là que se créent les concepts de masculinité et de féminité.

Les représentations et les stéréotypes qui caractérisent ces groupes politiques vont alors avoir une grande influence sur nos attitudes, même inconsciemment. Et en plus d’avoir des attentes envers les autres en fonction de comment on les perçoit, on va nous-même intérioriser les normes et injonctions relatives au genre. 

On va considérer qu’une femme doit avoir des enfants, s’épiler, s’asseoir d’une certaine manière, être gracieuse, et si elle ne le fait pas, elle subit une pression sociale des autres et d’elle même, elle pourra ressentir de la culpabilité ou de la honte, elle sera mal vue par les autres, mal considérée, et parfois même violentée.

On intériorise très tôt les normes de genre, et quand je dis très tôt, c’est dès l’enfance, où on va traiter différemment les enfants selon leur genre assigné. Par exemple, pour complimenter une petite fille, on va lui dire qu’elle a “une jolie coiffure ou une jolie robe”, alors que pour complimenter un petit garçon, on va lui dire qu’il est fort ou qu’il court vite. On a d’ailleurs l’exemple des vêtements genrés avec “fort comme papa” ou “belle comme maman”, en bleu et rose, évidemment.
Dès l’enfance, on encourage les jeunes filles à être passives et dociles, on aura tendance à davantage valoriser l’apparence – vous le verrez d’ailleurs dans la prochaine vidéo qui traitera des questions de beauté et d’image du corps -, alors qu’à l’inverse, on encourage les jeunes garçons à être actifs et à prendre plus de place.

On grandit donc avec des normes de genre dès les premières années de notre vie, mais comment on en vient à intérioriser tous ces stéréotypes, attitudes et comportements ? Et Pourquoi est ce qu’on peine à s’en détacher, même quand ils ne nous conviennent pas ?

Selon la théorie de l’apprentissage social (Bandura, 1977), on apprend en observant (Observation) les comportements des autres, puis on va les adopter (imitation) et les reproduire (répétition). Par conformisme, on va alors intégrer les comportements des personnes auxquelles on va s’identifier et donc intérioriser certaines normes sociales. Cette intériorisation des normes fait qu’on peut en arriver à les perpétuer même lorsqu’on sait qu’on a la possibilité de faire autrement et ce, sans répercussions.
Une fois qu’on s’identifie à un genre, on va alors observer et copier les comportements et attitudes relatives à ce groupe. Ensuite il y a des renforcements externes qui vont créer du conditionnement
Le conditionnement, c’est un apprentissage social où on va associer nos comportements à un sentiment positif ou négatif, qui va nous pousser à davantage faire ou ne pas faire ces comportements. Dans le cadre des problématiques de genre, ce que les autres vont nous renvoyer de nos propres attitudes va participer à notre conditionnement, il y a un effet de validation sociale.
Par exemple, si une personne considérée comme femme se maquille, et qu’elle recoit des compliments à chaque fois qu’elle le fait, elle associera au maquillage un sentiment positif, et pourra avoir tendance à plus régulierement se maquiller.
Bien sûr tout ça se fait inconsciemment, on ne se rend pas compte que notre cerveau fait toutes ces associations. 

Tous les traits qu’on associe au genre se regroupent dans ce qu’on appelle les stéréotypes de genre. Les stéréotypes, ce sont des croyances qu’on peut avoir sur certains groupes sociaux, tels que « les noirs sont moins intelligents que les blancs » ou, pour les groupes homme/femme, « les femmes ne savent pas conduire », « les hommes sont rationnels ».

Les stéréotypes, c’est un sujet qui a été pas mal étudié en psycho sociale, et on y reviendra dans une vidéo plus spécifique ou on abordera par exemple les effets des stéréotypes, avec entre autres ce qu’on appelle la menace du stéréotype (Steele & Aronson, 1995).

Les stéréotypes sont souvent utilisés pour justifier les inégalités, ils font passer la différence et ses conséquences pour légitimes, du fait que la première serait innée et ancrée chez les individus.
Ce sera vu comme normal que les femmes prennent en charge la vie de famille, qu’elles fassent le ménage,  qu’elles se maquillent pour se faire belles, etc, car c’est dans leur essence de femme.


Il sera dit qu’une femme qui est propre, maquillée, modeste, délicate, et qui porte des bijoux, est féminine, elle colle bien à l’image qu’on s’est construit de ce qu’est une femme et de ce que doit être une femme.
À l’inverse, une femme qui est ambitieuse, a les cheveux courts et porte des vétements dits “masculins”, n’est alors pas vraiment une femme. De manière péjorative, on dira qu’elle manque de féminité, qu’elle est trop masculine. Ça montre l’injonction qu’il y a à coller aux normes de genre. C’est mal vu de ne pas coller aux caractéristiques propres à son genre, c’est mal vu pour une femme d’avoir des poils, parce que les poils, c’est un truc de mec, c’est pas très féminin.
On peut aussi noter le fameux terme de “garçon manqué” pour désigner une femme considérée trop masculine. D’ailleurs on va souvent associer ce “manque de fémininité” au fait d’être lesbienne, puisque selon la norme hétérosexuelle (hétéronormativité), on associe le masculin au fait d’être attiré par les femmes.
À l’inverse, pour un homme qui n’est pas dans les standards de masculinité, s’il a des caractéristiques trop proches de celles associées aux femmes, ce sera particulièrement mal vu, on dira de lui qu’il est efféminé. Et d’ailleurs de nombreuses insultes se basent sur le fait d’être trop féminin, pas assez viril et masculin : comme être un fragile, ou une fillette. Avec des termes homophobes et une confusion entre les normes de genre et l’orientation sexuelle, comme le mot “ tapette” qui sert à la fois à insulter les hommes efféminés et les hommes homosexuels.
Dans une société genrée, sortir des normes est un risque. Pour les hommes et les femmes qui ne correspondent pas totalement à l’idéal masculin ou l’idéal féminin, mais aussi pour les personnes qui ne se reconnaissent pas dans les genres auxquels on les a assignés.

La non conformité de genre expose les gens à des menaces : insultes, violences physiques, discriminations à l’embauche ou au logement, violences médicales – entre autres – sont monnaie courante au fur et à mesure qu’on s’éloigne des stéréotypes de genre. 

En ce qui concerne les personnes intersexes, puisque biologiquement, elles ne rentrent pas dans les catégories mâles ou femelles, on va leur choisir un des deux sexes et les forcer à s’y conformer, parfois à coup de chirurgie, de traitements hormonaux, et ce, contre leur consentement.
Et le problème est notamment que nombre de ces traitements ne sont pas justifiés médicalement, mais justifiés par une idéologie qui n’accepte pas l’existence de gens en dehors de la binarité homme/femme. Les personnes intersexes n’ont tout simplement pas leur place dans la société, car celle-ci ne considère pas leur existence. D’ailleurs la France a déjà été condamnée par l’ONU pour la pratique de ces violences injustifiées

CONCLUSION

Pour résumer, dans la société actuelle, les termes d’hommes et de femmes correspondent non plus à des caractéristiques biologiques, mais à des caractéristiques sociales, comme des comportements et des attitudes. Ces termes sont essentialisants, car ils infèrent des caractéristiques mentales, comportementales, etc à des personnes qu’on catégorise dans un même groupe social.

Quand politiquement, on dénonce le sexisme, c’est par rapport à ces différences de traitement qu’on fait entre les personnes sur la base de critères relatifs au sexe et au genre. L’idée dans cette critique du sexisme, c’est qu’il n’est pas légitime de faire de telles différences de traitements, qu’on a pas à attendre des gens qu’ils se conforment aux normes de genre. En gros, si des femmes ne veulent pas s’épiler et que des hommes veulent porter des jupes roses, eh bien chacun devrait pouvoir le faire sans subir des conséquences négatives, comme la honte, le rejet social ou la stigmatisation.

Et j’encourage les personnes qui le souhaitent à casser les codes de genre lorsqu’elles ont une position sociale leur permettant de le faire sans subir ces conséquences négatives. Ça aidera ensuite celles pour qui c’est plus difficile à le faire à leur tour. Comme exemple de cette logique, on peut citer Mark Bryan, un homme hétéro cis-genre qui va tous les jours au travail en jupe et talons.

Les normes de genre créant des souffrances qui pourraient être évitées, j’estime qu’il est préférable qu’on se détache d’elles et qu’on cesse de les imposer dans la société. Je suis alors favorable à l’idée qu’on appelle l’abolition du genre, où on abandonnerait les normes de genre et on cesserait de les superposer à des termes qui devraient alors être uniquement biologiques.

Pour autant, précisons que l’idée n’est pas de juger ou critiquer les personnes qui s’identifient à un genre, que ce soit celui assigné à la naissance ou pas, parce que si effectivement, dans l’absolu, je considère que ça n’a pas de sens de chercher à coller à un genre, la société est sexiste et met fortement en avant les identités de genre, et donc c’est légitime et compréhensible que les gens s’identifient en fonction de ça.

Et pour conclure tout ça, je vais faire un point sémantique qui va résumer ce qu’on vient de voir. Souvent, ceux qui n’apprécient pas la “théorie du genre”, avancent que les termes hommes et femmes sont des catégories purement biologiques, et que ce ne sont pas des constructions sociales.
Je dis que c’est une question sémantique parce que ça dépendra de comment on définit homme et femme. Si vous les définissez selon les appareils reproducteur des gens, alors effectivement les mots vont renvoyer à quelque chose de seulement biologique et ça ne fera pas sens d’y attribuer quelque chose de social. 

Moi ça me va très bien qu’on parte sur un truc purement biologique, puisque je suis favorable à l’abolition du genre, mais du coup il faut accepter que le fait d’être homme, femme ou intersexe ne dit rien de la personnalité des gens, de la manière dont ils doivent s’habiller, se comporter, etc.


Par contre si vous voulez que les termes hommes et femmes renvoient à quelque chose de social, du genre : les femmes mettent des robes et se maquillent, et les hommes ne pleurent pas, etc. alors il faudra accepter qu’il y ait des femmes avec des pénis et des hommes avec des vulves.
Vous pouvez aussi avoir une définition qui est un mix du social et du biologique, mais dans ce cas il faudra s’attendre à ce que pas mal de personnes ne rentrent pas dans ces catégories. Bref, choisissez la définition qui vous paraît la plus pertinente, mais évitez juste de switcher de l’une à l’autre pour que cette définition reste cohérente.


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Sources et liens externes :

Script de la vidéo suivante sur l’Aphrodisme :
https://mangayoh.fr/scripts-videos/aphrodisme/

Article de GenERe.Hypotheses :
Définitions du genre : https://genere.hypotheses.org/532
Sur la “théorie du genre” : https://genere.hypotheses.org/380

Articles de cafaitgenre :
https://cafaitgenre.org/des-questions/
https://cafaitgenre.org/2014/11/11/le-genre-est-une-construction-sociale-quest-ce-que-cela-veut-dire/

Revue systématique sur les effets positifs de la transition pour les personnes transgenres:
https://whatweknow.inequality.cornell.edu/topics/lgbt-equality/what-does-the-scholarly-research-say-about-the-well-being-of-transgender-people/

Page du manuel Merk sur la dysphorie de genre, avec les définitions de sexe, genre, orientation sexuelle, etc :
https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-psychiatriques/sexualit%C3%A9-dysphorie-de-genre-et-paraphilies/dysphorie-de-genre-et-transsexualisme

Sur les stéréotypes de genre et leurs conséquences :
https://www.quebec.ca/famille-et-soutien-aux-personnes/developpement-des-enfants/consequences-stereotypes-developpement

Vidéo de psykocouac sur la construction du genre :
https://www.youtube.com/watch?v=Qv7AWC-2qow
https://www.youtube.com/watch?v=FX5iSGa0524

Vidéo de Tzitzimitl sur la biologie sexuée :
https://www.youtube.com/watch?v=ObY9WRXOnZk

théorie de l’apprentissage social :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_l’apprentissage_social

Sur l’intersexuation :
-Article sur l’intersexuation et la condamnation de la France par l’ONU :
https://www.liberation.fr/debats/2018/09/10/pour-l-arret-des-mutilations-des-enfants-intersexes_1676943/
-Estimation du nombre de personnes intersexes :
Blackless, M., Charuvastra, A., Derryck, A., Fausto-Sterling, A., Lauzanne, K., & Lee, E. (2000). How sexually dimorphic are we? Review and synthesis. American journal of human biology : the official journal of the Human Biology Council, 12(2), 151–166.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11534012/
-Collectif intersexes et allié.es :
https://cia-oiifrance.org/
-Chaîne de Mischanomalie sur l’intersexuation :
https://www.youtube.com/channel/UCuSNTe1yvWQts5olGhwOBWQ/videos
-Témoigne d’une personne intersexe sur La carologie :
https://www.youtube.com/watch?v=8CIVJ9fybXE

Pour aller plus loin :

Chaîne de Ksenia Bis sur la transidentité :
https://www.youtube.com/channel/UCri-P55RuihOFVqlP1QwXQA/videos

Le podcast “Les couilles sur la table”, sur la construction de la masculinité dans la société :
https://www.binge.audio/podcast/les-couilles-sur-la-table

Merci à Lyla pour sa collaboration ! Et à Sohan, Lily, Le Chaudron et Takara pour la relecture !

Le Happy Gender Folk de Lyla :
https://drive.google.com/file/d/1TYW5XE5QUOhspnWINnKSsxn5QPAr-nhI/view
inspiré de The Genderbread Person et de The Flying Gender Unicorn

Le schéma sur les dimensions du genre, également fait par Lyla :
https://drive.google.com/file/d/10kKhdfRY6DO67RT0kcgfdvki5WOxpCFK/view?usp=sharing

Écriture : Yohann Hoarau et Lyla (raie.futée)
Montage : Léo Génin